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Une multitudes de chroniques historiques sur les 4 époques de l'Histoire, que ce soit ancienne, médiévale, moderne ou contemporaine. On y trouve des chroniques sur les hommes et les femmes qui ont fait l'Histoire, les événements marquants au plus insolites....

L'origine des Mayas

Les Mayas

 

L'organisation du village primitif des Mayas

Cette publication porte sur les origines des mayas. Or, le terme mayas n’est pas le plus approprié, car celui-ci s’est construit durant des milliers d’années. Vers 1000 av JC, « Il est donc hors de question, en toute objectivité, de parler durant cette phase d'une civilisation « Maya » proprement dite, le peuplement de Paire Maya commençant à peine sa période de gestation, et les rares hameaux semi-permanents s'initiant eux-mêmes à un mode de vie encore modeste. »[1]

Dans un souci de simplification, j’utiliserai le terme de « Maya ».

 

Les Mayas sous la période glaciaire du Pléistocène…

Les Mayas, peuple d’Amérique Latine trouve son origine il y a environ 30 et 40 000 ans avant Jésus-Christ. D’après Paul Gendrop, « c'est l'Asie qui aurait fourni l'essentiel de ce contingent humain, à une époque où les glaces recouvraient le détroit de Béring, constituant un vaste pont qui, des millénaires durant, aurait permis le passage progressif de vagues migratoires attirées sans doute par les multiples ressources — et particulièrement les possibilités de chasse — de ces terres nouvelles »[2]. L’Amérique Latine peu à peu se construit une population qui, comme dans tous les autres continents, va s’adonner à la chasse, la pêche, la cueillette de fruits et plantes sauvages.

La période glaciaire et particulièrement la période dite « Pléistocène » commencé il y a 2,6 millions d’années jusqu’à 12 000 av JC participe à l’histoire des origines Mayas. En effet, on a trouvé des traces d’une industrie lithique sur le territoire. L’un des exemples significatifs de la chasse sous la période Pléistocène est la chasse au mammouth à Tepexpan. Le Journal de la société des américanistes de l’année 1952 rend un compte rendu important concernant une découverte près de Tepexpan au Mexique. Il est écrit « une découverte extrêmement intéressante a été faite à Santa Isabel Ixtapan. Dans un terrain appartenant […] au Pléistocène, on a trouvé les restes d’un mammouth avec plusieurs instruments lithiques : une pointe de silex était figée entre deux côtes. Un grattoir et une obsidienne[3] […] ce qui est une preuve de l’existence de l’homme au Mexique à une époque relativement ancienne »[4].

L’Amérique Latine connaît ainsi l’existence et le développement de population durant l’ère glaciaire. Population qui va se trouver isolée dès le retrait des glaces. La glace va laisser place à l’eau, aux mers et océan, faisant de l’Amérique Latine une terre difficile d’accès.

C’est sur ce territoire que les mayas vont s’implanter. Il s’agit de la péninsule du Yucatan, le Mexique, le Belize, le Guatemala, le Honduras et le Salvador.

 

L’agriculture et la formation des villages…

Les évènements climatiques et écologiques non favorables au peuple mayas les poussent à chercher un nouveau mode de fonctionnement. Dès 7 000 av JC, les mayas glissent progressivement vers la vie sédentaire. « Les possibilités de chasse se trouvant en général diminuées, la cueillette tend à prendre le dessus et se transformera insensiblement en agriculture en l'espace de plusieurs millénaires »[5].

Il y a environ 3 000 ans av JC, les Mayas s’installent sur le territoire mésoaméricain et se sédentarisent. L’agriculture devient la norme et les villages se forment. « Les premiers hameaux semi-permanents […] les plus anciennes manifestations artistiques de cette vie sédentaire est l’éclosion des styles de céramique dénommés « Barra » et « Ocos » originaires des régions côtières du Chiapas et du Guatemala »[6].

Au fond de la forêt tropicale d’Amérique Centrale, la sédentarisation est marquée par la construction de huttes aux toits de chaumes, élevées prêt d’un cours d’eau. Pour que ce soit construit ce microcosme, les mayas ont dû abattre des arbres à l’aide de haches et l’utilisation du feu.

Les champs se forment à côté. Les principales cultures sont le maïs, les haricots et la courge. Tandis que dans les forêts et vergers, les paysans cultivent les piments, les ignames (type de tubercule), du tabac, des fleurs, des cacaotiers et des anacardiers (noix de cajou). Petit à petit, l’alimentation évolue et c’est la tomate, l’avocat, la patate douce, sans oublier les animaux d’élevage comme le dindon. 

La culture du mais

Parmi les ressources citées, la plus importante est sans contexte le maïs. C’est l’aliment de base de la Mésoamérique, « à tel point qu'on lui accordera un rôle déterminant dans certaines légendes concernant la création du monde et que, dans la mythologie de chaque peuple, il apparaîtra déifié sous des aspects fort divers »[7]. Il s’agit du dieu Pitao-Cozobi.  « Pitao » signifie « dieu », tandis que « Cozobi » signifie « nourriture copieuse ». Ainsi, Pitao-Cozobi veut dire le dieu de la nourriture abondante.

Les prêtres mayas devaient, pour rendre abondant les récoltes, effectuer un rituel avant et après les récoltes. Il s’agit de faire saigner son nez et ses oreilles, en récupérer le sang afin d’en arroser les champs. Etant un dieu du mais, il était représenté anthropomorphiquement avec un masque d’animal à la gueule de tigre, orné de plumes d’oiseaux et bien sûr de maïs.

 

Les Olmèques comme civilisation mère des « mayas »… ?

Les civilisations mayas, encore considérées comme primitives, avec une agriculture qui se stabilise peu à peu, un début de religion, vont être frappées par « d’une profonde explosion culturelle », dès lors que les premiers temples Olmèques font leur apparition. Ces pyramides sont formées d’énormes blocs de basalte atteignant 15 à 25 tonnes. Le transport devient une difficulté, mais l’ingéniosité des peuples primitifs se développe. Ils utilisent des leviers, des rondins, utilisent les canaux fluviaux …

« D'une structure tribale plus ou moins stable (et relativement égalitaire, à ce qu'il semble), on a l'impression, dans l' « aire nucléaire » olmèque, d'un passage soudain à un stade de chefferie » ou d'« Etat » naissant où une certaine élite dirige d'une poigne forte le travail d'une main-d'œuvre abondante »[8].

Du côté de la religion, les premiers rites religieux sont surtout chamaniques, mais les Olmèques vont apporter une mythologie semi humaine, semi animal. Une mythologie qui se complexifie avec des dieux pour les saisons, la terre, le mais…

C’est après ces évolutions structurelles, économiques, urbanistiques et religieuses que désormais, le peuple Maya se construit doucement.

 

[1] Gendrop, Paul « Les origines », Paul Gendrop éd., Les Mayas. Presses Universitaires de France, 2008, pp. 5-31.

[3] « Roche volcanique vitreuse, vert foncé ou noire. Dans certaines civilisations, l’obsidienne était utilisée pour fabriquer des instruments tranchants, des miroirs et des parures ». Dictionnaire de l’Académie Française

[4] Importante découverte près de Tepexpan (Mexique). In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 41 n°2, 1952. p. 516.

[5] Ibidem

[6] Gendrop, Paul « Les origines », Paul Gendrop éd., Les Mayas. Presses Universitaires de France, 2008, pp. 5-31.

[7] Ibidem

[8] Ibidem

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