Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Une multitudes de chroniques historiques sur les 4 époques de l'Histoire, que ce soit ancienne, médiévale, moderne ou contemporaine. On y trouve des chroniques sur les hommes et les femmes qui ont fait l'Histoire, les événements marquants au plus insolites....

Le Montespan, le célèbre cocu

"Le roi arrive ce soir à Saint-Germain, et par hasard Mme de Montespan s'y trouve aussi le même jour". Voici ce que Madame de Sévigné rédigea dans l'une de ses lettres le 8 Juillet 1676. Cette citation symbolise à la perfection la liaison entre le roi et la Montespan. Une liaison qu'aucun des deux ne cherchent à cacher.

"Le roi arrive ce soir à Saint-Germain, et par hasard Mme de Montespan s'y trouve aussi le même jour". Voici ce que Madame de Sévigné rédigea dans l'une de ses lettres le 8 Juillet 1676. Cette citation symbolise à la perfection la liaison entre le roi et la Montespan. Une liaison qu'aucun des deux ne cherchent à cacher.

Le Montespan, le célèbre cocu

Cet article m’a été inspiré à la suite d’une lecture, le livre « Le Montespan » de Jean Teulé. Le Montespan, Louis Henri est l’allégorie même d’un mari cocu, prit dans un monde de folie et de vengeance. Mais une vengeance qui ne se dirige pas envers n’importe qui, une vengeance dirigée vers le roi, Louis XIV. Sa célèbre femme fut l’objet de bien des fantasmes royaux, mais dans une époque où avoir pour femme la maîtresse du roi était un honneur ; un homme ne s’en accommode point, notre personnage du jour.

 

Un amour intense malgré la difficile situation financière des époux….

Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, plus connu sous le nom du marquis de Montespan est né en 1640. Il est issu de la dynastie des Pardaillan de Gondrin qui, dès le XVème siècle, cherche sa fortune hors de leur province, en s’illustrant au service du roi. Louis-Henri est donc issu d’une noble famille ancienne. Dès lors, il lui faut un mariage avec une famille de même rang. C’est ainsi que le mariage du fils de Roger Hector de Pardaillan de Gondrin, marquis d’Antin, et de Marie Christine Zamet, Louis Henri, marquis de Montespan avec la fille de Gabriel de Rochechouart, duc de Montemart, a lieu en 1663.

Portrait d'Athenais, marquise de Montespan
Portrait d'Athenais, marquise de Montespan

Ce fut un amour fou, une passion intense qui dévora les deux époux. Et malgré les soucis financiers auxquels doivent faire face les Montespan, leur amour supporte les difficultés. C’est ainsi qu’est né en 1665 leur unique fils, Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin puis leur fille Marie-Christine de Pardaillan de Gondrin.

Cependant les problèmes financiers s’accroissent et les Montespan issues de la noblesse, ne peuvent travailler. En effet, sous l’ancien Régime, la noblesse ne peut travailler sous peine de perdre son titre, sa robe et de déroger. Le travail est réservé à une catégorie que l’on nomme le tiers état et qui représente la majorité des français. La noblesse faute de ne pas aller aux champs… ils ont un devoir de protection envers la couronne et sont donc au service du roi. Malgré tout, des exceptions existent, certaines professions peuvent être exercer par les nobles, notamment ceux qui nécessitent un grand nombre de matière première. C’est le cas de la verrerie. Ainsi, les Montespan sont désargentés et ne peuvent trouver le sou par le travail. Louis-Henri décide alors de servir le roi durant ses campagnes militaires. Celles-ci devraient lui permettre de faire fortune et d’offrir un mode de vie décent à sa femme.

 

Le début des campagnes militaires à la recherche de la fortune….

Il débute avec la campagne à Marsal en 1663. Louis XIV est connu pour ses nombreuses guerres et annexions au royaume de France. L’intervention à l’Est en fait partie. Ce différent à lieu entre Charles IV de Lorraine et Louis XIV. Après que Charles est récupéré ses duchés par l’accord de Vincennes de 1661 ; il cède son domaine à Louis XIV uniquement à sa mort par le traité de Montmartre de 1662 . Cet accord n’aura pas de suite et Louis XIV devra se contenter de la seule forteresse qui reste en Lorraine, celle de Marsal (Moselle). L’intervention de Louis-Henri ne lui permit en rien de rentrer avec la fortune souhaitée. Il continuera alors une nouvelle campagne militaire en 1664, appelée l’expédition de Djidjelli qui s’avéra de nouveau un échec. Le roi Soleil envoya une escadre de 14 navires sous les ordres du duc de Beaufort avec des milliers de fantassins et cavaliers pour Djidjelli, une ville proche d’Alger. Son but, établir un comptoir commercial et une base militaire pour de futures opérations. L’opération est une victoire de courte durée puisque que la maladie s’empare des troupes et les critiques quant à l’expédition fusent.

Louis-Henri se retrouve de nouveau démuni et sans un sou. La misère est proche. A côté de cela, Madame de Montespan, sa femme, rêve d’une vie luxueuse. Elle rêve d’étoffes inestimables, de bijoux somptueux, mais surtout d’accéder à la cour pour être au plus prêt des grands de ce monde et du pouvoir. Une rupture se créer alors entre les époux. Monsieur de Montespan ne pouvant satisfaire les envies de sa femme.

 

La liaison royale…

Françoise de Montespan, connu sous le nom d’Athénais, va devenir dame d’honneur à Versailles. Elle va côtoyer la reine mais aussi le roi, que ses formes ne laisseront pas indifférent. Dès l’été 1667 débute la célèbre liaison de la belle marquise avec le roi Soleil. Elle reçue les honneurs d’une maîtresse royal, mais son mari ne profita pas de la fortune de son épouse. Pendant ce temps-là, une nouvelle campagne militaire aux Pyrénées conduit son époux au front. A son retour, Athénais est enceinte du roi. Celui-ci est fureur et se sent bafoué. Le tout Paris ne comprend pas cette réaction car il devrait davantage être flatté par l’intérêt que le roi porte à sa femme.

Thierry Sarmant dans son ouvrage intitulé Louis XIV au chapitre « Madame de Montespan » écrit « L’impérieuse marquise fut la maîtresse que Louis XIV aima afficher, l’ornement de sa cour triomphante, la divinité qui anima l’été de la vie du roi ». Louis XIV ne cache nullement sa liaison avec la belle Montespan et lui offre même des appartements à Versailles pour l’avoir auprès de lui à chaque instant.

 

La stratégie de la Vérole…

Pour se venger du roi Soleil, il va mettre en place une stratégie ; la stratégie de la Vérole. Louis-Henri est furieux, il se sent bafoué, humilié. La vengeance est en route et peu importe que se soit envers le roi. Son plan est simple, il compte infester sa femme d’une maladie sexuellement transmissible pour qu’elle infeste par la suite le roi. Il s’inspire de la stratégie que le mari de la belle Ferronnière utilisa pour se venger de François Ier pour avoir choisi sa femme comme favorite. Monsieur de Montespan, fou de rage, fait le tour des maisons closes de Paris dans l’espoir d’attraper la vérole. Après avoir assidument prit contact avec les bas-fonds de la capitale, il rejoint sa femme à la cour. Il la poursuit mais celle-ci se réfugie chez Monsieur de Montausier. Louis-Henri frappe de désespoir les portes à coup de canne. Le roi le répudie.

Il va après cet affront royal, circuler dans le royaume dans sa berline peinte en noir coiffé d’immense ramures de cerfs. Ce message est clair, montré à tous qu’il est cocu par le roi. La couleur noire n’est pas choisie au hasard, en effet, c’est la couleur d’un deuil, le deuil de son amour pour Athénais.  

Berline noire du marquis de Montespan, symbole de son infortune amoureuse
Berline noire du marquis de Montespan, symbole de son infortune amoureuse

La mort du marquis…

Jusque dans la mort Louis-Henri expose sa situation de mari cocu. Il écrira dans son testament « N’ayant pas à me louer d’une épouse, qui se divertissant autant que possible, m’a fait passer ma jeunesse et ma vie dans le célibat, je me borne à lui léguer mon grand portrait peint par Bourdon, la priant de le placer dans la chambre lorsque le roi n’y rentrera plus. […]
Je lègue et donne au roi mon vaste château de Montespan, le suppliant d’y instituer une communauté des dames repenties à la charge et condition spéciale de mettre mon épouse à la tête de ce dit couvent et de l’y nommer première abbesse. ».
Il décède en 1691, convaincu d’avoir été victime de la perte de son amour par l’homme le plus puissant d’Europe, le roi Soleil.

 

BIBLIOGRAPHIE :

  • Jean TeuléLe Montespan, Julliard, 2008 - Grand Prix du roman historique
  • Yves-Marie Bercé, Louis XIV, Louis XIV a eu trop de maîtresses, 2005
  • Lucien Bély, La France au XVIIe siècle, chapitre XXII. Gloire de Louis XIV et pré carré de la France
  • Danielle Nivo Galibert, L’Océan Indien dans la littérature francophones, Mer indienne et imaginaire français au XVII siècle : Relation véritable de la prise d’un terrible géant dans l’isle de Madagascar…
  • Thierry Sarmant, Louis XIV, chapitre Madame de Montespan, 2014
  • Sophie Jugie, Grandeur et décadence d'une famille ducale au XVIIIe siècle : la fortune du duc d'Antin, 1990
  • Le marquis de Montespan, roi des cocus • Les Cultivores
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article